Carnet de voyage: Taiwan – Étape 6: Keelung – Yehliu

Lundi 25 mars

Retour en bus à Taipei dans la matinée. Le programme des 6 prochains jours est plutôt léger, quelques visites de Taipei avec Jenny et sa sœur (qui débarque tout juste des Etats-Unis), des dîners en famille, et la découverte de l’extrême nord de l’île, avec notamment la ville de Keelung. La famille de Jenny tient à nous faire découvrir l’une des fiertés de Taipei, dans un minuscule restaurant de la ville qui ne paye vraiment pas de mine. Nous sommes 12 à table, mais contrairement aux habituels repas lors desquels un nombre incalculable de plats s’enchaînent, cette fois il n’y aura qu’un plat, et quel plat ! C’est en effet une soupe de nouille de 14 litres qui nous attend ! Le récipient en faïence fut si lourd qu’il fallut 2 personnes pour le transporter, et malgré tous nos efforts, nous n’y sommes pas venus à bout (je dois préciser que ma dextérité pour manger des nouilles avec des baguettes laisse encore à désirer…).

La légende et la fierté de Taipei! La soupe de nouilles de 14 litres!!!
La légende et la fierté de Taipei! La soupe de nouilles de 14 litres!!!

Mardi 26 Mars

Départ aux aurores pour une journée consacrée à la côte nord de l’île. De la même façon que nous avons visité le parc de Taroko, nous optons pour le pass qui nous permet, depuis Tamsui (que nous avons visité lors de la première étape) d’utiliser à volonté le bus touristique sur cette zone, nous permettant de découvrir plusieurs lieux dans la journée. Au programme donc, la visite du musée consacré au sculpteur Ju Ming, un arrêt aux rochers de Yehlio et enfin la découverte de Keelung, la principale ville portuaire de Taiwan.

Deux inconvénients vont toutefois se révéler au fil de la journée : la pluie et… les touristes chinois ! Par définition, le touriste chinois (venant du continent) est l’antithèse du touriste japonais (bien connu dans nos contrées) poli, discret et bien élevé… Le touriste chinois dépasse bien souvent la cinquantaine d’années, crache, parle fort, très fort même, bouscule tout le monde sur son passage, fume partout, jette ses déchets n’importe où et n’a que faire des interdictions… Et j’allais oublier : le touriste chinois veut toucher à tout, et se prendre en photo en touchant ces mêmes choses, ce, quel que soit l’endroit (musée, magasin, jardin… on y reviendra).

La navette propose une quinzaine de stops, dont l’intérêt varie, de notre côté, nous choisissons 3 arrêts puis nous finirons au terminus de Keelung. La première étape est le musée consacré au sculpteur Ju Ming, probablement le plus grand artiste taiwanais. Le musée est en grande partie composé de jardins, au sein desquels trônent des centaines de statues, regroupées par thèmes : armée, sportifs, tai-chi, abstrait… La pluie redouble d’intensité et nous devons faire attention à ne pas louper la prochaine navette (une par heure jusqu’à 17h). Certaines œuvres sont impressionnantes, comme l’immense navire fantôme et ses marins ou encore des régiments de dizaines de soldats au garde à vous.

boat_juming_museum
Un vaiseau fantôme… tout de fer et de pierre
Des dizaines de soldats.... de pierre!
Des dizaines de soldats…. de pierre!

Bref, ne nous attardons pas, juste à temps pour reprendre le bus et attendre le deuxième arrêt pour la pause déjeuner. Une bourgade au milieu de nulle part, un marché presque vide, des rizières encerclant les quelques immeubles. On ne traîne pas, on grappille quelques victuailles on c’est reparti. Petite parenthèse, nous nous retrouvons à chaque fois à faire le trajet avec les mêmes gens (qui ont donc les mêmes brillantes idées que nous concernant leur itinéraire et leurs arrêts  un groupe de touriste chinoises, des femmes uniquement, particulièrement excitées et probablement toutes sourdes, considérant le niveau de décibels de leur conversations… Drôle 10 minutes, irritant tout le reste de la journée !

Les rizières côtoient les immeubles...
Les rizières côtoient les immeubles…

Le troisième et dernier arrêt avant la fin du parcours est censé être le point d’orgue de la journée, l’un des rares spots mondialement connus de Taiwan. Il s’agit des formations rocheuses de Yehlio. Je dois reconnaître que j’attendais assez impatiemment cette visite et que ma déception n’en a été que plus grande. Yehlio est une presqu’île célèbre pour ses formations rocheuses, certains rochers ressemblent (apparemment) à des têtes de reines ou de princesse, un cornet de glace, une tong, un globe… Le lieu, sorte de parc naturel, est victime de son succès, 6000 touristes chinois (un article dans le journal du jour-même parlait de la situation à cet endroit) visitent chaque jour les lieux, touchant les roches, s’asseyant dessus même… De ce fait, l’érosion s’est accélérée, et la presque ressemblance à bien souvent disparue, laissant place à un… caillou ! Ainsi, les roches originales ont été recréées dans un parc adjacent crée pour l’occasion, en plastique…  C’en est trop pour nous, la pluie, les coups d’épaules des visiteurs pressés et criards, et l’intérêt faible de la prétendue carte postale nous poussent à quitter les lieux. Bien sûr, nous avons loupé la navette, un bonheur n’arrivant jamais seul…

On était venu voir ça...
On était venu voir ça…
... on a eu ça!
… on a eu ça!

Terminus de notre périple, Keelung, principal port de Taiwan, à une trentaine de kilomètres au nord de Taipei. Touristiquement parlant, la ville n’a que peu d’intérêt. En revanche, elle se démarque de tout ce que nous avons vu jusqu’à présent. Des rues étroites, un grand bordel désorganisé, une cité sombre, aux grands immeubles (un faux-air de l’ancien Kowloon), beaucoup, beaucoup de monde, quelques trompes-l ’œil d’un autre continent (voir les photos pour comprendre) et pas le moindre touriste… La ville est localement célèbre pour ses spécialités, d’ailleurs, agréable surprise une rue entière y est consacrée, succession de stands proposant des centaines de plats différents à un prix modique (généralement 1 ou 2€ le plat).

Plus de 100 stands de nourriture... la rue de la tentation!
Plus de 100 stands de nourriture… la rue de la tentation!

C’est rassasiés que nous partons en quête du bus qui nous ramènera à Taipei. Nous voyons défiler plusieurs fois ce bus, sans parvenir à définir où se trouve l’arrêt. Voyant l’un de ses bus s’arrêter, nous pensons avoir trouvé le Graal (l’arrêt de notre bus), et en effet, le numéro de notre ligne figure bien dans la liste. S’étonnant de ne plus voir passer de bus, la nuit tombante et quelque peu pressé (le dernier bus est proche de partir selon les horaires), nous demandons, et l’on nous indique que l’arrêt direction Taipei se trouve à l’opposé d’une immense place au trafic incessant (sorte de place de la Concorde où les termes feux rouges, priorités et passage protégé auraient été bannis). Voyant notre bus se profiler à l’horizon nous décidons de courir au travers de la place (ce qui nous vaudra un jolie réprimande de la part de la famille de Jenny, de plus, traverser sans y être autorisé est passible d’une lourde amende à Taiwan). J’ai cru mourir une douzaine de fois en l’espace de 40 secondes mais nous y sommes tous parvenu (plus ou moins facilement – certains ayant voulu filmer l’exploit…).

Retour à Taipei, plus que 3 jours avant le mariage auquel nous sommes tous conviés et qui sonnera la glas de cette première étape.

Retrouver ici les 28 raisons d’aimer Taipei 

Ici, on choisi directement son poisson vivant dans l'aquarium avant de... le manger!
Ici, on choisi directement son poisson vivant dans l’aquarium avant de… le manger!
Riz et nouilles au crabe!
Riz et nouilles au crabe!
Rien ne vous surprend?
Rien ne vous surprend?
Hollywood? Non... Keelung!
Hollywood? Non… Keelung!
Une fermeture éclaire géante.
Une fermeture éclaire géante.
Un pied? Des oreilles de cochon? Non? Pourquoi...?
Un pied? Des oreilles de cochon? Non? Pourquoi…?

 

Pour revenir en arrière – Etape 5: TAICHUNG

 Pour lire la suite  – Etape 7: TAIPEI (suite et fin)

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