Mon Come-back à Phuket: Jours 4, 5 & 6

New Bangla Road in Patong

Le soleil est enfin revenu et j’en profite largement… un peu trop peut-être vu la couleur de mon nez et de mes bras ! J’ai adopté le bronzage « Jackie » ou « Bi-gout » avec la jolie délimitation rouge / blanc au niveau des épaules qui me donne un sacré air beauf mais qui a au moins l’avantage qu’on me voit de loin, même dans la nuit !

Les jours se ressemblent plus ou moins : repas dans mes cantines ou découverte de plats bizarres le long de la route, après-midi à la plage, un peu de sport avant que le soleil se couche (dont du foot thaï… j’y reviendrai), et soirée avec mes voisins thaïs autour d’une bière et d’une partie de carte…. Bref, une vie simple mais qui me plaît !

Revenons-en là où nous nous étions arrêtés dans l’épisode précédent : Patong !  Mon excursion n’a pas été sans surprise puisque je n’ai pas reconnu au premier abord la rue au sein de laquelle nous avons passé tant de soirées. La mutation est totale autour du Tiger et au Tiger même ! Aucun des bâtiments autour n’a subsisté ! En 10 mois, de nouveaux complexes ont poussé à grande vitesse pour héberger toujours plus de bars, clubs de strip-tease et boites gigantesques ! Car Phuket… et Patong plus particulièrement, sont victimes de leur popularité.  Le Tiger est définitivement trop petit (bien qu’il soit immense) donc ne cherchant pas de solution trop complexe, une copie conforme a été construite exactement en face (si si ! Voir la photo !), idem pour le Rock Bar, tandis que pour le Hollywood, c’est en cours ! De plus chaque mètre carré de Bangla Road vaut de l’or, la preuve en est que l’espace « détente » du Tiger, c’est-à-dire une minuscule terrasse avec un bar et un billard a été remplacé par… le « Moulin Rouge » , un club de Strip russe ultra-privé dans un décor «chic » qui jure totalement avec l’ambiance Jungle du Tiger.

New Tiger Club in Patong
the New Tiger Club in Patong

La transition s’impose d’elle-même, les russes s’emparent de Phuket, et les thaïs sont les premiers à en faire le constat. Bien plus que les français et les allemands  qui peuplaient jusqu’ici les plages de l’île, les Soviets en ont fait leur destination de prédilection, et le moins que l’on puisse dire c’est que cela se voit ! A la plage, les hommes généralement plutôt moches mais balaises, sont accompagnés de top-modèles stringuées jusqu’aux épaules, les hôtels, resto, bars et même boites qui leurs sont dédiés se multiplient, et cela augure des scènes surréalistes, comme cet homme qui n’a pas trouvé plus distrayant que de lancer au milieu du Tiger des liasses entières de billets… L’animal en question semblait fier comme un gérant de PMU de l’émeute qu’il venait de créer (pour info, la générosité de l’homme, sadique, se limitait à des billets de 50 centimes d’euro – 20 Baths). Enfin pour clore le chapitre ex-URSS, un dernier fait qui ne sent pas très bon, la prostitution de luxe, venue de d’Europe de l’est (et paraît-il la mafia du même coin) investissent également les lieux.

Cette visite de Patong aura été l’occasion de retrouver ma route « Space Mountain », qui après 10 mois sans conduite, laisse forcement des traces… C’est là que le constat s’impose : la moto, c’est comme le vélo cela ne s’oublie pas, mais au premier virage tu te rends compte que c’est l’engin qui est maître de toi et pas l’inverse…  De plus je dois me rendre à l’évidence, quelque chose ne tourne pas rond dans ma tête de motard du dimanche ! Pourquoi lorsque je sais qu’il ne me reste qu’un seul litre d’essence et 30 kilomètres à faire en pleine nuit, je me dis : « L’aller-retour sans faire le plein, ça se tente » ? Cette fois c’est passé de peu… Donc j’espère ne pas être seul dans ce cas, un témoignage similaire serait bien réconfortant !

Ces quelques jours auront été l’occasion de faire des découvertes, et pas uniquement au niveau culinaire…:

– J’ai eu l’honneur d’être intégré au groupe de seniors qui jouent au foot thaï tous les soirs. Pour résumer, c’est quasiment le sport national ! Il existe plusieurs variantes, en équipes, façon foot-volley, ou en groupe, formant un cercle, le but étant de faire passer la balle en osier dans le panier situé en hauteur au milieu du cercle. Une règle : ne jamais faire tomber la balle et pour cela, en dehors des mains, toutes les parties du corps sont autorisées (les meilleurs n’hésitent pas à jouer exclusivement avec leurs coudes, leurs épaules ou leurs talons). Bien que le ballon rond ne soit généralement pas mon pire ennemi et que les membres du groupe dépassent allégrement les 50 ans… je suis ridicule il faut le dire !

– J’ai appris un nouveau jeu de carte (et d’argent), le « Keng », mélange étrange de poker, de président et de menteur dont les règles, bien que simples, sont quasi-impossibles à décrire.  Mes voisins y jouent depuis peu tous les soirs, et je m’y suis mis après plusieurs soirées d’observation afin de décrypter les règles. Un principe qui me plaît dans ce jeu, au-delà du coté stratégique, c’est que bien que l’on y joue de l’argent, il est quasi impossible de perdre plus de la moitié de sa mise, et à l’inverse, de gagner plus du double, du coup les parties dans lesquelles chacun mise 50 centimes en petites pièces peuvent durer des heures sans que personne ne soit à sec. Pour l’anecdote, chance du débutant (ou pas), j’ai gagné ma première partie face à 5 de mes voisins. A tester à mon retour…

– J’ai vécu pour la première fois « l’anniversaire du Roi », jour forcement férié en Thaïlande. Bien que très âgé (il détient le record – en cours – du règne le plus long) et assez malade, il demeure considéré comme un demi-dieu par le peuple, ce qu’aucun gouvernement ou putsch militaire n’est parvenu à changer. Rien de bien festif à Phuket en ce jour, en dehors de l’interdiction de vente d’alcool  (plus ou moins respectée – le concept échappant totalement aux Russes par exemple) et de la cérémonie religieuse de 5 heures retransmise sur les 18 chaines de télévision Thaï… (impossible d’y échapper) et ponctuée par un discours du roi – oh surprise – lui qui ne s’exprime que très très rarement (moins d’une fois par an) devant une foule partagée entre l’admiration, l’inquiétude et la moquerie…( Voici un lien pour vous en rendre compte par vous-même).

Sinon quoi de neuf sous le soleil ?

– J’ai revu « Pink Lady », bien que je ne l’ai pas reconnue au premier abord… j’étais surpris qu’elle se souvienne de ma tête ! Mais ce n’est pas tout : la « Mama » brésilienne (terme qui désigne une fille qui gère/protège un groupe de filles dans les boites…), Mademoiselle 407, toujours fidèle au poste, comme tout les serveurs du Tiger, mais aussi toute la petite famille de la « cantine gay » et enfin « Ben » de mon 7/11 favori de Nai Harn Beach.

– Je me suis fait un torticolis en faisant un bras de fer… (je sais il n’y a aucun rapport)

– Les coupures de courant sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues, et ce, de jour ou de nuit (économie d’énergie, surcharge ou factures impayées à l’EDF… mystère !). La conduite urbaine dans le noir complet est l’un des moments les plus effrayants de ma vie, sans exagérer !

La fin du voyage approche rapidement, et le programme des 3 derniers jours s’annonce chargé… Stay Tuned !

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